La Marqueterie

Découvrez l’histoire et les évolutions du métier d’art qu’est la marqueterie. De sa naissance en Asie à aujourd’hui, ses périodes d’apogée et d’oubli à travers les siècles et les styles. Et bien évidemment ce qu’il en est aujourd’hui, en France, en 2020.

La marqueterie à ses débuts

Carte ancienne - Asie mineure

Voir le texte

La marqueterie est un art très ancien qui à vu le jour en Asie Mineure avec les premières incrustations en marbre du palais du roi Mausole, 350 ans avant Jésus-Christ.
Ensuite, elle se développe en Italie sous le nom Intarsia sous l’empire Romain. Ce moyen d’expression est peu à peu perdu avec le démembrement de l’Empire Romain pour mieux revenir au XIVe siècle.

Les plus célèbres menuisiers d’arts exercent à cette époque en Toscane, sous le règne de Sigismond, roi de Hongrie. L’Italie entre en contact étroit avec ce pays et une colonie d’ébénistes et marqueteurs italiens vont travailler à la cours de Hongrie. Mais après la mort su souverain, les artisans cessent leur activité.

Le XVe siècle

Stalle d'une église Italienne du XVe siècle

Voir le texte

C’est au XVe siècle que la marqueterie revient en force en Italie, en particulier à Florence où Francesco di Giovanni di Matteo fonde l’école florentine de marqueterie d’art. Le représentant le plus marquant de cette école est Benedetto da Maïano ( 1444-1496) qui passe pour le véritable inventeur de la marqueterie.

A cette époque on commence à teinter le bois avec des huiles pénétrantes et des couleurs bouillies dans l’eau. Les artisans peuvent exécuter de véritables tableaux alors qu’auparavant seules les couleurs naturelles étaient utilisées. Giovanni da Verona utilise et perfectionne ces bois teintés au début du XVIe siècle en apportant des ombrages à l’aide du feu ou d’acides.

Le XVIe siècle

Arrivée en France

Dossiers de stalles de la Basilique St Denis. Premières marqueteries françaises connues par Michellin Guesnon.

Voir le texte

Les maîtres italiens font évoluer leurs décors, les marqueteries représentent désormais les édifices caractéristiques de leurs villes, les rues, les places etc… En Allemagne aussi on pratique cet art à Nuremberg, Augsbourg et Dresde qui sont les foyers principaux. Le maître allemand Hans Kraus, titulaire du brevet de marqueteur du roi, vient s’installer en France en 1576.

En France, la marqueterie prend un certain essor dès la fin du XVe siècle sous le règne de Charles VIII avant de se développer sous Louis XII et François Ier. Tout en ayant connaissance des ouvrages Italiens, la première marqueterie intéressante française a été réalisée semblerait-il par Michellet Guesnon en 1509 à la demande du Cardinal d’Amboise dont le père Richard Guesnon dirige un atelier de 23 ouvriers.

Sous François Ier une grande quantité de marqueteurs Italiens viennent travailler en France. Dans la deuxième moitié du XVIe siècle la mode est aux grands cabinets plaqués d’ébène, faisant disparaître la marqueterie de France car ces feuilles d’ébènes appliquées ne sont pas marquetées.

La marqueterie est alors pratiquée dans plusieurs parties du monde. En extrême Orient, ce sont surtout des décors obtenus par des incrustations de nacre dans du bois massif. En Orient et dans les pays musulmans, ce sont surtout des motifs géométriques.

A partir du XVIe siècle en Occident, la technique évolue. Les découpes se font à la scie et non plus aux ciseaux. C’est une évolution importante qui permet plus de finesse.

Le XVIIe siècle

La marqueterie en vogue

Bureau marqueté à 8 pieds, époque Louis XIV

Voir le texte

Après la disparition en France de la marqueterie, Elle revient à nouveau grâce aux Italiens en 1620 avec la technique par superposition. Technique réappropriée et perfectionnée quelques années plus tard par le célèbre ébéniste du roi Louis XIV, André-Charles Boulle (1642-1732) qui lui donne son nom.

La marqueterie est à nouveau en vogue au XVIIe siècle et de nombreux marqueteurs sont établis en France où ils travaillent principalement pour la couronne : meubles, parquets, estrades, lambris sont ornés de marqueteries. A cette époque on commence à importer des bois des Iles comme l’amarante de Guyane, le Bois de Rose du Brésil, le Palissandre des Indes etc…

Le XVIIIe siècle

marqueterie, bureau du roi Louis XV
Bureau marqueté du roi Louis XV (mise en avant page histoire mq)

Voir le texte

Sous Louis XV le mobilier évolue considérablement par l’élégance et l’originalité des formes galbées. Les marqueteurs s’adaptent à ces changements et commencent à jouer sur les façons de débiter le bois pour varier les aspects des placages. Les motifs marquetés sont de ce fait plus variés et imaginatifs.

Après André-Charles Boulles, ont suivi d’autres grands maîtres marqueteurs comme Bernard Van Riesen Burgh (maître en 1722), Pierre II Migeon(1701-1758) ébéniste de Mme de Pompadour. Puis vinrent Jean François Oeben (1723-1763) et Jean Henri Riesner (1734-1806), deux grands artisans qui vont dominer cette deuxième moitié du siècle.

Le XIXe siècle

Disparition de la marqueterie

Commode art déco de Paul Iribe vers 1912

Voir le texte

Dès le début du siècle, la marqueterie n’est plus d’actualité. On préfère les décors en bronzes appliqués sur les meubles. C’est après la chute du premier empire, que la marqueterie renaît sous un nouveau style, avec des bois très clairs comme l’érable, le citronnier, le frêne, le buis etc…

Sous Napoléon III, on réalise de nombreuses copies de cabinets, bureaux avec la technique Boulle. On retrouve ensuite la marqueterie avec le style art nouveau, principalement sur du mobilier, puis le style art déco qui apparaît à l’entre deux guerres. Il y a encore de nombreux marqueteurs qui font de la création mais aussi beaucoup de copies. Certains se consacrent à composer des tableaux marquetés, comme le célèbre Georges Spindler à Strasbourg.

Le XXe siècle

Le retours de la marqueterie

tableau en marqueterie- ville de Bouxwiller, par Paul Spindler (vers 1960-70)

Voir le texte

Le bouleversement industriel des dernières années affecte la continuité de l’art de la marqueterie. Les meubles de cette périodes sont industrialisés et rectilignes, souvent habillés de très beaux placages, ce qui donne du travail aux ébénistes. Puis l’emploi des stratifiés et la mode des meubles laqués ont portés un rude coup à la marqueterie. Heureusement, la forte demande de meubles de styles Louis XV, Louis XVI et Charles X a maintenu l’utilisation de cette technique.

En France, en Allemagne et en Italie, les ateliers de marqueteries sont très actifs. Ces artisans savent que leur métier est peu connu et que toutes les possibilités qu’offre cet art ne sont pas assez exploitées. Il reste beaucoup d’efforts à faire pour promouvoir son renouvellement. Au milieu des années 80, Georges Vriz invente une nouvelle technique qui porte son nom et est aujourd’hui enseignée dans les écoles de marqueteries au même titre que les techniques par superposition, en élément par élément ou conique.

La marqueterie de nos jours : 2020

Décoration murale: horloge paysage abstrait
horloge paysage abstrait par Samantha Roussin (mise en avant page l'atelier)

Voir le texte

De nos jours, les marqueteurs Français s’attèlent à moderniser la marqueterie qui garde une image dépassée. De plus en plus de petites entreprises de marqueteries voient le jour avec des concepts innovants et des motifs contemporains. Il y a encore du travail à accomplir pour que le métier reprenne du gallon mais c’est en bonne voie.

Pour en savoir plus sur les qualités et le savoir faire du marqueteur, cliquez ici :

qualité et savoir faire